Interview
de biostimulants ont l’avantage de favoriser une
gestion durable et raisonnée de la ressource minérale�
Cela limite notre exposition aux problématiques
d’approvisionnement ou de prix touchant les matières
premières, mises en lumière dans le cadre du conf lit
ukrainien, et va dans le sens de notre souveraineté
agricole et alimentaire�
Quelles sont les orientations du Groupe
sur le sujet du bien-être
animal ?
T. G. Notre objectif est
de contribuer
par tous les moyens
à la bonne santé des
animaux. Par exemple en
apportant des éléments
de fond susceptibles
d’améliorer la digestion
des f ibres et des
protéines� Comme pour
la nutrition végétale, nous défendons une approche
prenant en compte l’ensemble des problématiques af in
de pouvoir intervenir en préventif plutôt qu’en curatif�
Cela nous conduit par exemple à développer des
solutions pour optimiser le confort de la litière ou qui
ciblent les bactéries responsables de maladies telles que
les mammites ou les dermatites.
Sur quelles autres pistes de R&D vos équipes
travaillent-elles ?
T. G.
Sur le volet végétal, nous travaillons sur deux
projets� Le premier porte sur la réduction des émissions
de protoxyde d’azote (N
2
0), qui représentent plus
de la moitié de la contribution de l’agriculture aux
émissions de gaz à effet de serre. Notre futur produit
associe trois technologies brevetées� Le second étudie
la possibilité de récupérer le phosphore séquestré
dans les sols af in d’améliorer leur vie microbiologique.
En matière de nutrition animale, nous menons des essais
sur un produit azoté qui devrait réduire de l’ordre de
30 % les émissions de gaz à effet de serre de l’élevage
bovin tout en augmentant l’assimilation des nutriments�
Dirigé par Thomas Georgelin,
le Centre Mondial de l’Innovation
Roullier (CMI) développe des solutions
technologiques destinées à optimiser
les performances agronomiques,
économiques et environnementales
des cultures et élevages. Entretien.
L’offre du Groupe Roullier en matière de nutrition
végétale et production animale est tournée vers
la recherche de l’eff icience. Pourquoi ?
T. G. À travers nos solutions, l’objectif est
d’assurer à l’agriculteur un rendement optimal et
un impact environnemental moindre� Cela passe
par la qualité du produit et l’ajustement des
quantités apportées af in d’avoir le meilleur retour sur
investissement. L’eff icience nutritionnelle est au cœur
de cette ambition� Dans nos produits, elle passe
par la valorisation d’additifs agronomiques qui vont
permettre d’améliorer l’absorption des nutriments
et leur transformation par la plante ou l’animal
et, par conséquent, de réduire les pertes dans
les sols, l’eau, l’air et en matière de biodiversité�
Notre référence TopPhos en donne une bonne
illustration. Grâce à elle, 75 % des unités de phosphore
que l’on met au champ bénéf icient directement
au métabolisme de la plante. Ce taux n’est que de
32 % pour un produit de commodité au phosphore
1
�
En quoi ce positionnement
répond-il aux attentes et au
contexte actuel du marché ?
T. G. Tout d’abord,
la volonté de réduire les intrants
en améliorant l’eff icience des
nutriments et par conséquent
des rendements va dans
le sens de la transition
du modèle agricole européen
telle qu’elle se dessine dans le cadre du Green Deal.
Dans un second temps, nos amendements
et fertilisants technologiques ainsi que nos gammes
« Centrés à la fois sur l’humain,
l’environnement et l’économie,
nos travaux s’inscrivent
pleinement dans les enjeux du
développement durable. »
Des solutions
face aux enjeux
de l’agriculture
d’aujourd’hui
et de demain
« En s’engageant
pour renforcer les fonctions
spécif iques du sol, de la plante
et de l’animal, le CMI Roullier
contribue à accompagner
le renouvellement du monde
agricole. »
1. C. Giovannini
et al�
, 2012 ; université de Bologne et CIPAV.
Déclaration de Performance Extra-Financière 2023 14